Exercice du métier d’agricultrice au Nord du Bénin : Motivations et Besoins

Abstract

L’agriculture est le secteur de prédilection sur lequel les pays sous-développés misent leur développement. Cependant, ce secteur est assujetti à de nombreux problèmes qui ne freinent pas les hommes et les femmes du monde rural à le pratiquer. Cette étude se veut de déterminer les différentes motivations qui amènent les producteurs à faire l’agriculture malgré les difficultés qu’ils y rencontrent ainsi que les différents besoins qui leur permettraient d’améliorer leur productivité. Pour y parvenir, les données ont été collectées dans les communes de N’Dali, Nikki et Tchaourou auprès de 227 personnes dont 212 producteurs à raison de 62 hommes et de 150 femmes choisis de façon aléatoire et 15 agents d’appui-conseil choisis de façon raisonnée. Etant donné la nature mixte de ce travail, les entretiens structurés et semi-structurés ont constitué les différentes techniques de collecte des données tandis que le questionnaire et le guide d’entretien ont été utilisés comme les outils de collecte. L’analyse de discours, la statistique descriptive et le test de khi2 ont été utilisés pour le traitement des données. La théorie de la motivation d’Alderfer (1969) a servi de modèle d’analyse pour les différentes motivations des producteurs à pratiquer l’agriculture. Il ressort de l’analyse des données que les motivations existentielles que sont : faire l’agriculture juste pour l’autoconsommation et assurer un minimum de revenu à la famille sont celles qui poussent respectivement 14,52 % et 87,10 % pour les 100 % de producteurs enquêtés et 24 % et 74,67 % pour les 100 % des productrices enquêtées. Les motivations de sociabilité et de croissance viennent après celles existentielles. L’accès à la terre reste la difficulté la plus importante rencontrée pour 45,33 % des productrices tandis que pour 24,19 % des producteurs, c’est le difficile écoulement des produits. En ce qui concerne le conseil agricole, 46,67 % des productrices affirment que le conseil agricole est beaucoup plus orienté vers les hommes tandis que 56,45 % des producteurs n’en éprouvent aucune difficulté. Pour remédier à ces difficultés, 24,18 % des producteurs enquêtés ont le plus besoin de financement agricole et de meilleurs marchés d’écoulement alors que 29,33 % des productrices ont le plus besoin d’un accès libre à la terre et d’une fourniture du conseil agricole concentré sur les femmes pour 25,33 % d’entre elles. Le test de Khi ², réalisé entre les besoins et les motivations des femmes à pratiquer l’agriculture, est significatif au seuil de 1  % avec la valeur de Khi² qui est de 27,67 %.