L’impact économique de la langue française au Maroc : Cas des centres d’appels

Abstract

Le Royaume Chérifien est transformé en une véritable cible pour les entreprises internationales qui souhaitent externaliser leurs opérations et services en particulier dans le secteur  des centres d’appels,  en raison de ses nombreux points forts compétitifs, tels que la main-d'œuvre linguistiquement qualifiée, l’infrastructure technologique moderne, l’emplacement géographique stratégique et les incitations gouvernementales encourageantes.  L’industrie  de l’offshoring  a créé ces derniers temps moult postes d’emploi et représente ainsi une part importante du PIB du pays. Le présent travail met l’accent sur le statut du français, d’abord dans le marché des langues et celui du travail, ensuite il tente de déterminer  le poids de la langue française  au sein de ces centres délocalisés et sa contribution à l’économie locale. A travers l’étude de cas, cette recherche permettra de mesurer l’impact économique du français sur un nombre de variables, en l’occurrence, le salaire, la qualification et l’insertion professionnelle. Les résultats de cette investigation révèlent que le français s’impose comme l’idiome par excellence des économies marchandes et de l’enseignement au Maroc. Il garde sa position centrale. Selon le terme bourdieusien, la langue de Molière serait  la langue légitime  du marché de l’emploi marocain,  l’hyperlangue   autour de laquelle gravitent les autres langues, suivant le modèle gravitationnel de Calvet. Ainsi, dans ce contexte, la francophonie semble résister à la concurrence accrue, en particulier,  celle de la langue anglaise qui cherche, de plus en plus, à envahir le marché linguistique mondiale au nom de la globalisation.