Immigration et transformation de l’habitat rural dans les villages de la sous-préfecture de BOCANDA (Centre-Est de la Côte d’Ivoire)

Abstract

La sous-préfecture de Bocanda est aujourd’hui une des localités pourvoyeuses de main-d’œuvre agricole dans les plantations de l’ouest et du centre-ouest de la Côte d’Ivoire après avoir été pendant longtemps une zone d’accueil. Après plus de 60 ans d’émigration, l’influence de l’économie de l’émigration dans les villages de départ n’est pas assez perceptible dans tous les domaines. L’habitat qui de loin parait être le marqueur spatial le plus évident de l’émigration subit les conséquences des mutations dans le monde rural et il est difficile de déterminer la proportion de l’immigration dans l’évolution de l’habitat. Ce travail se propose de mettre en lumière le rôle de l’immigration dans la transformation de l’habitat rural dans une zone très marquée par l’émigration. Comment l’émigration transforme-t-elle l’habitat rural ? c’est principalement à cette préoccupation que répond cet article. La méthode de collecte des données repose sur la revue documentaire, l’observation du cadre géographique, les entretiens avec des personnes susceptibles de nous informer et un questionnaire administré aux chefs de ménage choisis selon la démarche des itinéraires après un tirage aléatoire simple de 18 villages. Les résultats indiquent que si l’immigration a provoqué la dispersion de l’habitat, l’émigration quant à elle est source de groupement de l’habitat rural. Par ailleurs, deux types d’habitat à savoir, le village et le hameau de culture sont sous influence de l’immigration. La maison rurale s’est transformée en fonction de l’attachement des émigrés à leurs villages d’origine et en fonction des investissements qu’ils y font.