La réinsertion sociale au Maroc telle qu’elle est conçue par les intervenants sociaux et les jeunes judiciarisés : un regard phénoménologique

Abstract

Cet article examine l’importance de la subjectivité dans le champ de la réinsertion sociale au Maroc, en mobilisant l’interprétation des résultats empiriques de deux recherches compréhensives menées avec les jeunes judiciarisés et les intervenants sociaux. En effet, dans un contexte institutionnel dominé par la quantification et la mesure, la question de la subjectivité apparaît assez marginale. Ce constat amène à renouer avec les enjeux éthiques et anthropologiques de la réinsertion en partant de deux postulats : 1- la réinsertion sociale est une expérience sociale élargie et plurielle 2- les usages officiels du concept doivent être questionnés et remis en cause. Dans cette perspective, les récits de vie des acteurs directement concernés nous permettent d’emprunter une approche phénoménologique qui dévoile la normativité des discours officiels, et montre la nécessité d’inscrire la question de l’humain et celle de la subjectivité au cœur des programmes de réinsertion. Revoir l’oubli de la subjectivité et tenir compte les expériences vécues des personnes directement impliquées, cette voie alternative nous permet de tracer des ficelles convenables pour la théorisation.