Les spécificités et enjeux de la finance comportementale à l’ère de l’économie numérique

Abstract

Cet article explore les enjeux des finances comportementales à l’ère de l’économie numérique. Il confronte les approches traditionnelles, fondées sur la rationalité des agents économiques, aux apports de l’économie comportementale, en mettant en évidence l’impact des biais cognitifs sur les décisions financières et la stabilité des marchés.

À travers une perspective historique, l’étude retrace l’évolution des finances comportementales, en s’appuyant sur la psychologie des foules et l’économie comportementale. Elle identifie les principaux biais influençant les investisseurs, tels que l’effet de cadrage, l’ancrage excessif et l’heuristique de l’affect. Ces phénomènes sont illustrés par des cas emblématiques, dont le scandale Enron, ainsi que par une analyse des récentes dynamiques du marché financier marocain.

Face aux risques induits par ces biais, l’article préconise une éducation financière renforcée et une régulation mesurée des marchés. L’éducation financière y est présentée comme un levier de « soft power », permettant aux investisseurs de mieux maîtriser leurs décisions. Parallèlement, une approche paternaliste de la régulation est jugée essentielle pour garantir un accès transparent à l’information financière et prévenir toute manipulation des marchés.

Enfin, l’article souligne l’importance d’une régulation proportionnée, favorisant l’efficience et la transparence des marchés financiers sans entraver l’initiative des investisseurs. L’obligation de divulgation des informations financières apparaît ainsi comme un outil clé pour renforcer la confiance et la stabilité du marché.