INVISIBILITÉ DE LA BIODIVERSITÉ DES RIVIÈRES EN AMÉNAGEMENT DES VILLES DE KPALIMÉ ET D’ATAKPAMÉ AU TOGO

Authors

  • SONDOU Tchakouni

DOI:

https://doi.org/10.5281/zenodo.15729469

Keywords:

Écosystème fluvial, rivière, milieu aquatique, ville, Atakpamé, Kpalimé

Abstract

Les rivières en milieu urbain jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement socio-écologique des villes. Cependant, leur gestion dans les agglomérations africaines souffre souvent d’une invisibilisation due à de mauvaises pratiques urbanistiques, ce qui menace la biodiversité et les services écosystémiques fluviaux. Ce phénomène est particulièrement observable dans les villes togolaises de Kpalimé et d'Atakpamé, où les rivières sont soumises à de fortes pressions. Les rivières Hè et Eké, respectivement à Kpalimé et Atakpamé, qui étaient autrefois vitales pour l’usage domestique (approvisionnement en eau), agricole, culturel et pour la biodiversité, sont aujourd’hui menacées par l’urbanisation incontrôlée, les rejets domestiques et l’érosion des berges. Cette situation conduit progressivement à la dégradation de la biodiversité aquatique et à la perte des fonctions sociales, écologiques et paysagères associées. Cette étude vise à analyser les facteurs d’invisibilité de la biodiversité des rivières dans les politiques et pratiques d’aménagement urbain à Kpalimé et Atakpamé, afin d’identifier les conditions favorables à une meilleure valorisation écologique, sociale et institutionnelle de ces villes. Une approche combinant enquêtes de terrain, observations directes des milieux aquatiques et entretiens avec les acteurs locaux a été mise en œuvre. L’analyse des documents d’urbanisme et des projets d’aménagement a également permis d’évaluer la place accordée aux rivières dans les stratégies urbaines de Kpalimé et d'Atakpamé. Il ressort des analyses que les rivières Hè et Eké souffrent d’un manque de visibilité dans la planification urbaine, souvent perçues comme des contraintes plutôt que comme des ressources indispensables à la ville. Les priorités restent centrées sur la lutte contre les inondations, au détriment de la biodiversité et des fonctions écosystémiques. Cependant, elles sont considérées par la population comme des êtres vivants symbolisant les croyances locales. Elles sont associées à des pratiques rituelles, ce qui renforce encore le lien entre les habitants et leur environnement. Pourtant, elles souffrent du syndrome des cours d’eau. En somme, les villes de Kpalimé et Atakpamé doivent concilier urbanisation et préservation de l’écosystème fluvial en optant pour une gestion intégrée qui réhabilite les rivières en tant qu’éléments structurants de la ville. Cela implique de repenser les pratiques urbanistiques.

Published

2025-06-24

How to Cite

SONDOU Tchakouni. (2025). INVISIBILITÉ DE LA BIODIVERSITÉ DES RIVIÈRES EN AMÉNAGEMENT DES VILLES DE KPALIMÉ ET D’ATAKPAMÉ AU TOGO. Revue Internationale De La Recherche Scientifique (Revue-IRS), 3(3), 3165–3189. https://doi.org/10.5281/zenodo.15729469