Etude de l’implication de la population riveraine dans la gestion des ressources naturelles du Parc national des Virunga : cas du Mont Tshiabirimu au Nord Kivu en RD. Congo

Abstract

Le Parc national des Virunga subit une multitude de pressions et menaces comme le Braconnage (amplifié par la présence de rebelles armés dans l’AP), la Pêche illicite, la carbonisation, la coupe de bois et la déforestation, l’empiétement des cultures à l’intérieur de l’AP, la présence de villages à l’intérieur, les feux de brousse incontrôlés dus aux pressions démographiques et l’immigration non contrôlée des populations à la recherche des ressources naturelles (PAG PNvi 2011-2015).

Le Mont THSIABIRIMU situé sur la rive gauche du Rift Albertin à l’ouest d’ISHANGO, est un véritable îlot de végétation d’altitude relié à ce parc par un pédoncule extrêmement étroit. Ce couloir constitue un continuum de végétation entre l’altitude de 916 m sur le lac Edouard et les 3117 m de son sommet, sur une distance de 10 km. La présence d’une petite population de gorille de Grauer au sommet de ce Mont TSHIABIRIMU confère au Parc national des Virunga une valeur unique dans la mesure où c’est le seul parc en Afrique contenant deux sous espèces de gorilles (PAG 2011-2015) mais qui est malheureusement envahi par la population riveraine suite au conflit population-parc national des Virunga.

Vu l’importance de ces ressources naturelles dans la conservation et le développement des populations riveraines, il est indispensable de mettre en place des stratégies efficaces pour une gestion participative de cet écosystème.

La présente étude vise à évaluer le niveau d’implication des populations riveraines dans la gestion des ressources naturelles de ce Mont THSIABIRIMU et proposer des stratégies d’amélioration pour une réelle gestion participative durable de ses ressources naturelles.

Nous avons mené une enquête auprès de 150 personnes autour du Mont Tshiabirimu, qui a globalement conduit aux résultats selon lesquels l’insuffisance d’appui de l’ICCN au Développement des villages autour du Mont Tshiabirimu, la non intégration de la population locale dans les activités de conservation et autres projets (cas du projet gorille), le faible taux de sensibilisation et éducation et environnementale, la dépendance culturelles de la population riveraine sur le Mont Tshiabirimu et l’absence d’un cadre de concertation entre la population et ICCN justifient la non implication des populations riveraines dans la gestion du Mont Tshiabirimu. Cette situation a conduit à une méfiance entre le gestionnaire et population et à des violences ;(i) envahissement du Mont par la population au niveau de Kasimbe, (ii) attaques en arme des positions de l’ICCN par des groupes locaux d’auto-défense ainsi qu’à (iii) l’exploitation des bambous (poaceae (graminées) à Ngitse et Kaliro.

Au vu de ce résultat, la population riveraine a proposé des stratégies sous forme des attentes pour leur implications dans la gestion des ressources naturelles du Mont Tshiabirimu dont (i) la création des activités génératrices des revenues autour du Mont Tshiabirimu, (ii) mise en place d’un cadre de concertation entre population et gestionnaire sous forme d’un comité local de développement et (iii) conservation de la sous station Tshiabirimu, (iv) la délimitation participative du Mont Tshiabirimu, (v) partage des bénéfices issu du tourisme sur le Mont Tshiabirimu au compte du développement communautaire, (vi) l’intégration des riverains dans les activités liées à la gestion des ressources naturelles du Mont Tshiabirimu et enfin (vii) la reconnaissance de leur droit d’usage.