Enjeux langagières et sociolinguistiques dans la formation, l’insertion et le développement des compétences professionnelles au Maroc

Abstract

Cet article discute certains enjeux langagière et sociolinguistique qui caractérisent la formation professionnelle en géneral et le développement professionnel mettant en jeu non plus les compétences techniques générales, mais surtout les compétences communicatives langagières et interactionnelles. La présente étude est développée par le biais d’une synthèse appropriée des travaux réalisés essentiellement dans le contexte marocain, et en comparaison avec certains contextes internationaux (Suisse, France). Pour ce faire, un aperçu historique de la politique linguistique au Maroc plurilinguistique a été passé en revue dès l’indépendance du pays. La question sociolinguistique de la formation professionnelle a été étudiée en considérant la question des langues, constituant une problématique au Maroc plurilingue. L’analyse du discours relevant du sociolinguistique considère les questions sociales comme enjeux fondamentaux à ne pas ignorer dans la formation professionnelle. Les conditions dans lesquelles les jeunes accèdent aux filières professionnelles posent certaines difficultés vue les réalités complexes de la formation professionnelle, difficiles à reproduire d’un contexte à un autre. En effet, la langue, perçue à la fois comme objet et moyen de la formation professionnelle, et donc considérée comme l’un des facteurs incontournables d’insertion (ou d’exclusion) professionnelle, économique et sociale. Le processus d’enseignement-apprentissage et du développement professionnel tout au long de la vie ainsi que les compétences (langagières, communicatives, et interactionnelles) requises et acquises dans la formation en milieu professionnel ont été discutés au détriment des compétences individuelles générales ayant l’aspect technique de telle profession. L’absence de passerelles entre le système de la formation professionnelle et l’enseignement supérieur freine les parcours professionnels des jeunes aux niveaux supérieurs de la formation professionnelle « Technicien spécialisé ». La déficience en matière d’orientation se constate également pour les jeunes de moins de quinze ans n’ayant pas le droit de s’inscrire dans une formation professionnelle.