Facteurs à l’origine des difficultés de compréhension des concepts de la Biologie chez les élèves du post-fondamental au Burundi

Abstract

Cette étude avait pour objectifs : (i) d’identifier les concepts jugés difficiles par les élèves burundais du post-fondamental (1re, 2e et 3e années) dans l’apprentissage de la Biologie ; et (ii) de cerner les facteurs à l’origine des difficultés de compréhension des concepts liés à l’enseignement-apprentissage de cette discipline.

Un questionnaire a été administré à 132 élèves des trois années du post-fondamental au Lycée municipal Kinama, situé en Mairie de Bujumbura, au Burundi. Les données recueillies ont été analysées à l’aide du logiciel SPSS.

Les résultats montrent que, selon les moyennes attribuées, les six concepts les plus difficiles, tels que classés par les élèves, sont : l’écosystème (2,12), le métabolisme (1,89), le gène (1,80), l’écologie (1,80), la pression osmotique (1,69) et la biomasse (1,64). En revanche, le concept perçu comme le plus facile est le chromosome (1,39).

Les facteurs dont la corrélation avec la difficulté de ces concepts s’est révélée statistiquement significative sont les suivants : le genre de l’élève, l’absence de prérequis, le manque d’opportunités d’apprentissage en groupe, le type d’établissement fréquenté, l’insuffisance de ressources en Biologie dans les bibliothèques scolaires, l’ampleur des notes de cours, ainsi que la taille élevée des classes.

À l’inverse, les facteurs liés à l’enseignant, tels que ses connaissances, son niveau de confiance, son ancienneté, le temps accordé aux élèves pour poser des questions, la qualité des explications du syllabus ou encore l’aide apportée aux élèves dans leur apprentissage, n’ont pas montré d’influence significative sur les difficultés de compréhension des concepts biologiques.

Au regard de ces résultats, et notamment des variables ayant un impact significatif sur la compréhension des concepts en Biologie selon les élèves du Lycée municipal Kinama, il apparaît que le manque de prérequis observé dans les universités burundaises trouve ses racines dans l’enseignement secondaire. Il est donc nécessaire d’envisager de nouvelles stratégies pédagogiques afin d’améliorer l’apprentissage de la Biologie.

Par ailleurs, la création d’écoles à régime d’internat pourrait encourager le travail en groupe. De plus, les établissements devraient être dotés non seulement de bibliothèques bien fournies en ouvrages de Biologie, mais aussi de laboratoires, afin de promouvoir un apprentissage plus autonome. Enfin, la construction de nouvelles salles de classe permettrait de réduire la surcharge des effectifs, favorisant ainsi un encadrement pédagogique de meilleure qualité.